Ce qui présentait en soi pas mal d’avantages : Cette ouverture (ou absence d’exigence ?) à tous types de sols nous a fait vivre de belles aventures. Nous avons pu découvrir le skate et les paysages de la campagne profonde tels les américains découvrant l’Ouest : nous ne savions pas encore où nous finirions par arriver, mais nous y allions avec enthousiasme.

Le temps a passé. 20 ans après, je skate toujours. Mais certaines choses ont changé. Ils sont loin, les débuts modestes et la résilience nécessaire à la pratique du skateboard dans les années 2000 en zone rurale. Avec le temps et la pratique, mes exigences ont augmenté… exponentiellement. Plus question aujourd’hui de skater un chemin de terre, un sol sableux ou un sol carrelé. Je ne skate à présent plus que de la qualité Hilton ★★★★★.

Dorénavant, mon arrivée sur le spot est accompagnée d’une étude approfondie de l’environnement de travail : grain, texture, érosion, complexité argilo-humique, fertilité, graviers au cm²… Tout est passé au crible : ce sol sera-t-il digne de ma board ?

La totalité des critères est ensuite reportée sur une grille d’évaluation digne de celles de l’éducation nationale. Pour vous donner une idée, voici une petite étude comparative :

La grille de l’Education nationale :



Ma grille :

Grille d’évaluation des sols - 2021	Skatable
Sol	oui   / non

Ainsi préparé, je peux maintenant qualifier les terrains de jeux et confirmer ou non ma présence à une éventuelle session. Pour ceux et celles d’entres vous qui souhaitent suivre ce processus, voici un peu d’aide :

Suis-je devenu snob avec les années ? Oui.
Suis-je devenu vieux ? Aussi.
Mais quand on y pense, ne faut-il pas être un adulte au goût affûté pour aimer le saumon fumé ?